Il y a quelques années, nous avons reçu Yoann en stages. Travailleur et de bonne volonté, il a fait son possible pour contourner son handicap. Nous lui confions de l’épluchage, la préparation du buffet ou d’un cocktail dînatoire, la plonge… Il était alors scolarisé en classe ULIS recevant une aide humaine pour l’aide à la lecture et l’écriture en classe.

Après l’obtention de son CAP en cuisine en juillet 2018, il nous transmet sa candidature spontanée mais nous venions tout juste de recruter un apprenti. Ce dernier se désistant, nous décidions de donner sa chance à Yoann mais il avait trouvé un employeur dans l’intervalle. Il a pris la décision de se libérer pour venir travailler dans notre restaurant.

En poste, il a tout donné. Malgré ses efforts, il y avait une certaine lenteur et des erreurs dans ses réalisations ainsi que des difficultés de compréhension. Nous avons cherché des solutions avec sa mère et nous avons contacté l’AGEFIPH qui a su nous orienter.

C’est ainsi que nous avons rencontré Cap emploi 53 pour qui notre problématique a semblé justifiée et qui nous a aidé à décomposer toutes les tâches réalisées par Yoann. Un soutien administratif important nous a été apporté notamment pour évaluer le temps de tutorat nécessaire pour Yoann et pour construire l’argumentaire de la demande d’Aide à l’Accueil, Intégration et Evolution Professionnelle des personnes Handicapées (AAIEP). Puis nous avons été guidés pour calculer le temps mis par Yoann pour réaliser chaque tâche et demander une Reconnaissance de la Lourdeur du Handicap (RLH) afin d’obtenir une aide mensuelle permettant de pérenniser le poste de Yoann.

Lorsque nous avons reçu une réponse positive de l’Agefiph, nous avons pu lui proposer un CDI.

Aujourd’hui, cela se passe super bien, Yoann n’a pas changé. Il est motivé, partage ses idées et ses propositions, il se sent bien à son poste. Lorsqu’il voit que je suis débordée au service, il retire son tablier et vient de lui-même m’aider en salle.

Emilie CHARLES, responsable du restaurant